Y’a comme une bête qui pleure sous mon escalier

Je n’ose pas aller voir c’est peut-être méchant

Un vieil homme voyou qui plus est fou à lier

Ou qui sait un gosse à mauvais penchants

Et si c’était un fauve

Amené ça s’entend

Par un mauvais farceur ou quelque mécontent

Je suis bon pour les pauvres

Ma bonne a du bon temps

Pas d’raison qu’on m’en veuille et pourtant

Y’a comme une bête qui pleure sous mon escalier

Les portes du zoo sont ouvertes à tout vent

C’est encore un puma qu’a cassé son collier

Ça s’voit parfois si ça s’voit pas souvent

Je ne suis pas plus lâche

Qu’on peut le supputer

En quatorze j’ai certes pas démérité

Mais pourtant je ne cache

Pas mon anxiété

Y’a courage et y’a témérité

Y’a comme une bête qui pleure sous mon escalier

C’est un problème qui retient mon attention

Pas d’erreur du sang-froid avant l’action ça y est

Je crois avoir trouvé la solution

Je vais dans mon lit-cage

Pour dormir mon content

Avouez qu’à ma place vous en feriez autant

Si vous aviez mon âge

Si vous aviez trois sous

Et comme quelque chose qui grogne par en d’ssous

1968. Paroles et musiques de J. Serizier et Jean-François Gaël.

Édition Le Loup du Faubourg 1999.